Les managers ont un rôle clé au sein de l’entreprise. Avec une double mission à la fois humaine et business, ils sont garants des équipes autant que de la performance. Éprouvés par la crise, les managers ont été amenés à repenser leur style de management, leur posture et leurs pratiques. Une réappropriation parfois complexe qui peut être guidée par un coaching individuel. Marie-Françoise Brousse et Jeanne-Françoise Chrétien, responsables des pôles coaching de TINGARI et CATALYS Conseil, cabinets mandataires du Conseil en Évolution Professionnelle, expliquent comment un accompagnement personnalisé des managers peut bénéficier à l’ensemble de l’entreprise.
« Je ne suis pas certaine que nous puissions définir précisément le rôle d'un manager. Tout dépend de son secteur, sa structure, ses équipes et ses problématiques. Nous pouvons poser une matrice, charge à lui de l’adapter et de la mettre en pratique », commence Jeanne-Françoise Chrétien. Sa fiche de poste est donc synonyme de diversité. Cela va de la mobilisation des équipes au respect des budgets et des plannings, en passant par l’identification et le développement des compétences sur son pôle. En résumé, les managers sont l’interface entre la stratégie de développement et de business de l’entreprise et l’encadrement des collaborateurs. « Attention, cependant à ne pas confondre le rôle des RH et des managers. Ils n’ont pas l’obligation de faire évoluer leurs équipes mais ils doivent savoir écouter, encourager, motiver et repérer les talents pouvant faire grandir l’entreprise », précise Marie-Françoise Brousse. Finalement, c’est un travail d’équipe entre ces deux fonctions qui permet de faire évoluer les salariés avec intelligence et cohérence.
Tout comme les DRH, les fonctions managériales ont été au cœur de la crise. Véritables piliers des salariés, leur rôle d’interface a plus que jamais été essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise. « Face à une situation aussi abstraite qu’inédite, leur mission préétablie d’accompagnateur et de facilitateur a dû être repensée pour s’adapter aux confinements », explique Jeanne-Françoise. « C’est sans repère ni certitude, qu’ils ont dû mettre en place de nouveaux outils de maintien social autant que de performance. Cela a demandé plus de structure et plus de proximité dans un contexte où ils pouvaient eux-mêmes se sentir démunis. Un vrai challenge. », raconte Marie-Françoise. Une fonction fragilisée qui a tenu bon et qui, aujourd’hui, alors que l’urgence a été palliée, ressent le besoin de poser un cadre plus structuré et moins expérimental.
« Depuis quelques mois, le nombre de demandes de coaching managérial a explosé. Retrouver une posture, repenser sa communication, créer une organisation plus flexible, trouver des techniques de remotivation et d’encadrement des équipes ou reprendre confiance : les objectifs sont divers mais les résultats sont toujours positifs », précise Marie-Françoise. En effet, le coaching managérial permet de remettre en perspective, à la fois, les compétences, les savoir-faire et les savoir-être. La phase préparatoire offre l’opportunité d’établir un plan d’action et de réflexion sur mesure pour :
Le plus important dans cette démarche est donc la capacité à prendre du recul, pour quitter le « faire » et reprendre une posture de gestion.
Le coaching collectif répond à une problématique identifiée par la direction, que ce soit à la suite d'une transformation de la structure, ou d’une croissance externe, etc. Le but est d’aider toutes les fonctions, du manager de proximité au membre du Comex, à mieux interagir, performer et valoriser la culture de l’entreprise.
Le coaching individuel répond plus souvent à un enjeu précis à un instant T. Il peut prendre plusieurs formes :
Performance : Objectif ? Repenser son management pour être davantage dans le collectif et l’accompagnement.
Guidance : Objectif ? Reprendre confiance et retrouver une posture. Une démarche spécialement adaptée à la période post-crise que nous traversons.
Transition : Objectif ? Adopter les bonnes pratiques managériales lorsque l’on accède à ce poste.
Faire appel à un cabinet extérieur pour accompagner les managers, c’est apporter des connaissances RH expertes et un œil extérieur neutre sur les problématiques que peut rencontrer une entreprise. Si les bénéfices sont importants pour le coaché, cela se répercute également sur ses équipes. « Un coaching se fait sur la base de l’envie, du volontariat. Un manager qui entreprend cette démarche est proactif : il a envie de progresser, de prendre en main son parcours Il croit donc en la capacité de chacun d’être acteur de son évolution professionnelle. Il aura même tendance à vouloir inspirer ses équipes : aller chercher les ressources en eux-mêmes pour grandir professionnellement et identifier leurs leviers et moteurs. », explique Jeanne-Françoise
Cela sert également l’entreprise, en réduisant le turn-over et en améliorant la qualité de vie au travail. « Un salarié ne quitte pas son entreprise à cause de l’entreprise elle-même, mais souvent à cause de son manager », précise Marie- Françoise.
Marie-Françoise Brousse conclut en rappelant : « En France, on n’apprend pas à être manager, on le devient en gravissant les échelons. Or, il y a toute une réflexion et une pédagogie à acquérir, qui ne sont pas innées mais peuvent être enseignées ». Le coaching managérial est donc une réponse précise à une problématique de posture et de savoir-être bénéficiant à l’entreprise dans sa globalité.
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