Boulanger, éducateur spécialisé, agent immobilier : depuis quelques mois (ou même quelques années), vous nourrissez un nouveau projet professionnel. Le confinement a peut-être même renforcé votre envie de vous lancer ! Cependant, entre le bouche-à-oreille ou les émissions télé consacrées à ces métiers, il est souvent difficile de démêler le vrai du faux, et le fantasme de la réalité. Les stages d'observation en entreprise sont là pour vous aider, en vous proposant une véritable immersion professionnelle, rendue possible grâce aux conventions PMSMP (Période de mise en situation en milieu professionnel). Après une carrière de 17 ans dans le monde du spectacle, Magali Arneodo, encouragée par Mon conseil en évolution professionnelle, a bénéficié de ce dispositif avant de se lancer dans une formation longue : un retour d’expérience des plus positifs.
Magali Arneodo : Je travaille dans le secteur du spectacle pour un parc d’attraction depuis 17 ans, de la scène à la régie en passant par le département communication et maintenant comme assistante-manager. Avec la crise sanitaire, mon employeur a été contraint de nous mettre en activité partielle. J’en ai profité pour entamer des démarches pour une éventuelle reconversion dans le médico-social… Une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment ! Mon entourage m’a convaincue de contacter un conseiller en évolution professionnelle pour m’accompagner dans ma nouvelle orientation. C’est ce que j’ai fait !
M. A. : Au départ, je souhaitais devenir éducatrice spécialisée. Or, sans diplôme, cela n’était pas possible. J’ai finalement décidé de m’orienter vers le métier de monitrice éducatrice. La formation correspondante dure deux ans. Ce n’est pas rien, je dois prendre en compte, l’aspect financier, ma vie personnelle et celle de ma famille. Me lancer dans un métier de terrain que je ne connais pas est un défi ! C’est pour cela que j’ai décidé de faire une immersion professionnelle via un stage d’observation en ayant pour objectif de connaître la réalité du métier, au-delà de nos préjugés.
Ainsi, pendant le premier échange de Mon CEP , mon Conseiller en évolution professionnelle m’a incitée à intégrer une structure d’accueil de jeunes handicapés moteur, grâce à une convention PMSMP . Trouver une expérience d’observation a été très simple grâce à mes contacts personnels qui travaillent dans un établissement de ce type.
Qu’est-ce que c’est ?
La signature d’une convention est obligatoire pour pouvoir effectuer un stage. Pour les demandeurs d’emploi , ou les jeunes en insertion suivis par une mission locale, il est possible de tester un métier pendant 80 heures grâce au dispositif PMSMP (Période de mise en situation en milieu professionnel). Cette convention permet de réaliser un stage d’un mois, renouvelable une fois. Comme pour Magali, ce stage permet de se faire une idée du métier convoité mais aussi, dans certains cas, de transformer l’essai en opportunité d’emploi.
Dans l’esprit collectif, les stages d’observation sont réservés aux élèves de classe de 3ème pour les aider à confirmer ou non un choix d’orientation. Or, ces stages sont aussi très utiles pour les adultes en recherche d’un renouveau professionnel.
M.A. : J’ai réalisé un stage d’observation alors que j’étais en activité partielle chez mon employeur actuel, soit sur le rythme d’une journée par semaine. Bien évidemment, ma hiérarchie était au courant et l’a accepté sans souci.
Il faut savoir que l’immersion professionnelle est limitée à 35h (renouvelables). J’aurais vraiment aimé en faire plus, car les missions varient entre les différents moments de la journée et de la semaine : il faut tout voir ! Cinq jours, c’est court pour décider de son potentiel futur métier, mais très enrichissant en termes de découverte. Cela donne un aperçu indispensable de la réalité de ce métier.
Les missions restent bien sûr de l’ordre de l’observation. Toutefois avec une maturité d’adulte, il est difficile de rester assis dans un coin ! J’ai pu poser plein de questions sur le métier et la structure. Pour certaines missions, les éducateurs ont préalablement demandé aux jeunes s’ils acceptaient ma présence pour que chacun se sente à l’aise et en confiance. Par exemple, pour ce qui est des soins nursing et de l’habillage, un vrai savoir-faire qui s’apprend et ne s’improvise pas, je n’y ai pas directement participé. En revanche, il m’est arrivé d’animer les activités éducatives de la journée et d’assister aux réunions entre éducateurs.
M.A. : Aucune ! J’ai été très bien accueillie. Finalement, ce sont les jeunes qui m’ont le plus testée ! J’ai eu la chance d’être dans une structure idéale.
Étant donné que le stage en immersion professionnelle est renouvelable une fois, je souhaiterais en faire un autre dans un nouvel établissement avec un public différent pour découvrir d’autres aspects du métier de moniteur éducateur. Si c’est possible, je demanderai alors à mon conseiller une nouvelle convention.
« Ce stage m’a confortée dans mon choix de faire ce métier.
Magali Arneodo, Stagiaire dans une structure d’accueil de jeunes handicapés moteur
M.A. : Selon moi, cela devrait être obligatoire ! Ce serait dommage de perdre un ou deux ans en se rendant compte que le métier n’est pas fait pour nous. Il y a des professions comme celle que je souhaite faire qui nécessitent d’aller sur le terrain. Ce stage a répondu à toutes mes attentes, surtout d’un point de vue émotionnel. C’est un métier difficile qui nécessite d’avoir de l’empathie mais sans trop d’affect. Ce stage m’a confortée dans mon choix de faire ce métier.
M.A. : Mon conseiller était très enthousiaste tout au long de ma démarche, sans pour autant faire les choses à ma place. Il m’a fait comprendre que je devais y aller à mon rythme. J’ai mon dernier rendez-vous prochainement pour lui soumettre ma présentation de projet en espérant être financée par Transitions pro. Étant en CDI , il n’y a pas d’urgence, je peux prendre le temps de mûrir et préparer ma reconversion. Je sais aussi que je n’ai pas de diplôme, que l’on ne sait pas de quoi sera fait demain avec ce que nous traversons depuis deux ans. Il me faut une sécurité, que pourrait m’offrir cette formation. En tout cas, je suis la preuve que même sans BAC, on peut progresser et atteindre les objectifs professionnels qu’on s’est fixés !
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