Comment favoriser le dialogue social ?

Apparue dans les années 80, la notion de « dialogue social » a depuis fait bien du chemin. Mieux encadrée et expérimentée, elle a permis des avancées concrètes. En effet, le dialogue social remet le salarié au cœur des débats afin de résoudre des problématiques économiques et sociales au sein de l’entreprise. Pourtant, il n’est pas toujours évident à mettre en œuvre, l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise devant être ouvert à la négociation. Pourquoi gagne-t-il en importance et comment l’encourager ?

Les enjeux du dialogue social

Selon l’Organisation Internationale du Travail, le dialogue social regroupe « l’ensemble des processus de négociations, de partage de l’information ou de consultation », entre employeurs et salariés. Sa principale mission est de créer un consensus entre les différentes parties prenantes : Direction générale, actionnaires, ressources humaines, partenaires sociaux, salariés, etc. Véritable levier de la stratégie de l’entreprise et de sa performance économique, il contribue à la qualité de vie au travail et à l’implication de chacun. Incontournable pour obtenir des conditions de travail équitables et décentes, prévenir les risques psychosociaux et anticiper les changements organisationnels, le dialogue social gagnerait à être mieux connu dans l’entreprise. Dans le contexte actuel où les enjeux RH sont primordiaux pour favoriser la relance, il est, plus que jamais, au cœur de l’actualité.

Une conjoncture favorable avec TransCo

Le dialogue social est l’un des piliers du nouveau dispositif TransCo (Transitions collectives) lancé en janvier 2021. Dans un contexte de crise sanitaire, économique et sociale, TransCo accompagne la reconversion des salariés dont l’emploi est menacé, et ce, en amont d’une possible restructuration. Le prérequis de ce dispositif est la négociation d’un accord de GEPP entre les différentes parties prenantes. Il met en rapport les compétences humaines avec les besoins de l’entreprise à court et moyen terme afin de valoriser le capital humain, d’optimiser les recrutements et d’accompagner les collaborateurs dans leur évolution. La GEPP, comme TransCo, repose ainsi sur un consensus et un climat social apaisé où chaque partie prenante doit valider le projet : dirigeants, salariés, syndicats et organismes étatiques.

Une nouvelle dynamique avec la crise sanitaire

Au-delà des entreprises en difficulté du dispositif TransCo, le dialogue social gagne du terrain dans tous les secteurs d’activité et même à l’échelle européenne. Confinement des populations, fermeture des bureaux et de certaines usines, rupture de chaînes d’approvisionnement, etc. Le Covid-19 a impacté tous les acteurs économiques européens, les forçant à s’adapter à de nouvelles contraintes dans l’urgence. Centre indépendant de recherche, l'Institut syndical européen (ETUI) a passé au crible 30 secteurs d’activités pour étudier l’évolution du dialogue social en Europe durant cette période inédite. Effet collatéral inattendu de la pandémie, son rapport souligne que le dialogue social a prouvé son utilité et a même été relancé. Une dizaine de jours ont par exemple suffi à l'industrie agroalimentaire pour publier une déclaration commune auprès des institutions européennes. Cette crise a, selon le rapport, démontré « le caractère essentiel du dialogue social, des bonnes conditions de travail, des mesures de soutien à l’emploi » car « les entreprises ont un besoin vital de travailleurs en bonne santé, motivés, protégés, impliqués dans les mesures prises à leur égard, et parties prenantes dans les décisions ».

Mon CEP, un dispositif qui facilite le dialogue social

Alors que beaucoup de filières connaissent ou vont connaître des restructurations, la formation est la clef de l’évolution professionnelle. « Mon conseil en évolution professionnelle (Mon CEP) offre la possibilité au salarié de monter en compétences à travers un service d’accompagnement RH gratuit et extérieur à l’entreprise », explique Vincent Pigache, Président de l’association Mon CEP paritaire Île-de-France. « Dans le processus du dialogue social, il peut être un outil de médiation dans la relation employeur – salarié car il permet d’amorcer une négociation de reconversion ou une demande de financement d’une formation », complète-t-il tout en soulignant que « Mon CEP est un véritable outil d’accompagnement RH de l’entreprise, et non un outil concurrent ». S’il est obligatoire dans le cadre du dispositif TransCo, les acteurs du dialogue social doivent avoir le réflexe Mon CEP tout au long de l’année, lorsqu’un souhait d’évolution est formulé par un salarié.

 

Favoriser le dialogue social, c’est d’abord mieux le connaître mais aussi le faire vivre au quotidien. Lorsqu’il est constructif, il a fait ses preuves pour répondre aux défis économiques et sociaux des entreprises. Avec le dispositif TransCo, les enjeux liés à la crise sanitaire, mais aussi l’accompagnement des opérateurs de Mon CEP, une nouvelle ère s’ouvre pour cette co-construction qui devient incontournable ! 

Mon CEP en bref

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